L’agriculture

Le Comice Agricole, une tradition ancrée dans le passé

Une citation de 1760 définit « les comices agricoles » comme une « assemblée de cultivateurs d’une région qui se proposent de travailler au perfectionnement, au développement de l’agriculture ».

Plus proche de nous, dans Madame Bovary (Flaubert), le préfet, un jour de comice, encourage ainsi les agriculteurs : « appliquez-vous surtout à l’amélioration du sol, aux bons engrais, au développement des races chevalines, bovines, ovines et porcines. Que les comices soient pour nous comme des arènes pacifiques ».

Sur le plateau du Neubourg

Le  comice agricole du plateau du Neubourg a été créé par des assemblées générales constitutives en 1921 puis 1922. Il se proposait l’étude et la défense des intérêts agricoles. Les noms des membres du bureau de l’époque restent connus des agriculteurs :

  • Charles BAILLY, conseiller d’arrondissement, maire d’Epégard,
  • Gaston DESSAULT, maire de Portes,
  • Hubert AUZOUX, maire de Canappeville,
  • Adolphe LESSUEUR, agriculteur au Neubourg,
  • Ernest NEUVILLE, professeur à l’école d’agriculture du Neubourg.

Le comice agricole d’aujourd’hui

Le comice agricole a évidemment restreint son domaine de compétence ; le développement agricole étant depuis longtemps pris en charge par de nombreuses organisations professionnelles. Le comice est devenu une association municipale concentrant ses efforts sur la préparation et la tenue du concours d’animaux de boucherie. Il perpétue ainsi la tradition d’encouragement à l’élevage par la présentation au public des plus belles bêtes issues du savoir-faire et de la passion de quelques éleveurs soutenus par toute la filière professionnelle de la viande.

Les statuts, remis à jour en février 2007, intègrent la municipalité du Neubourg (aide de ses services administratifs et techniques), l’engagement des professionnels, l’appui du lycée agricole Gilbert Martin et de son exploitation pédagogique.

Le silo

Silo Le NeubourgLe silo fut le troisième bâti dans l’Eure, après celui d’Evreux et de Romilly-la-Puthenay. Il devait donc, à l’origine, collecter les grains de tout le plateau ; à sa fermeture, la zone de collecte s’étendait sur 15 km autour du Neubourg.

Construit en 1933, le silo a été agrandi après-guerre, dans les années 1950.

Le projet de construction de 1932, réceptionné par M. Oscar Legras, président de la coopérative de stockage et de vente (CSV) des produits agricoles de l’Eure, fait mention d’un silo de 20 000 quintaux.

Puis, une publication de 1962, évoque « le silo à grains du Neubourg, qui dépend de la coopérative de stockage et de vente des produits agricoles de l’Eure », et précise qu’il « comprend 21 cellules d’une capacité totale de 50 000 quintaux ».

Les deux silos

Ainsi, ce n’est pas un silo mais deux silos qui sont présents sur ce site. On distingue bien sur la carte postale ancienne qu’il s’agit de deux bâtiments. La jonction entre les deux silos date de 1953-54. La grille du 1er silo a été mise en place au début des années 1960 ; la deuxième vers 1964-65. Un agrandissement ultérieur (bâtiment à l’aspect le plus moderne) de 1 000 tonnes a permis au silo d’atteindre une capacité de 8 000 tonnes.

Au cours du 2ème semestre 2008, les silos ont été détruits pour laisser place à la 3ème tranche de réalisation du quartier de la gare.

Les abattoirs

Grand Abattoir Le NeubourgUne décision municipale

Le 28 décembre 1908, la Municipalité du Neubourg lança la construction des abattoirs publics. Plutôt dans l’année, le 17 mai, Benoni FERRAND, maire, déclara : « Nous aurons à étudier les moyens de pourvoir, pour satisfaire au vœu de l’autorité supérieure, à établir des abattoirs publics ».

La Municipalité effectua les emprunts nécessaires à cette réalisation (courant 1909), et le règlement des abattoirs fut approuvé le 31 mai 1910. L’abattoir public fut inauguré le 3 juillet 1910. Une grande fête fut organisée pour l’occasion.

13000 kilos de viande par an

A l’époque, la population du Neubourg était de 2439 habitants, et la ville comptait déjà 7 boucheries et charcuteries. 13100 kilos de viande dépecée étaient présentés annuellement sur le marché. Et c’étaient 507 bœufs et vaches, 432 veaux, 1850 moutons, 985 porcs, 35 agneaux qui étaient abattus.

Du public au privé

Les abattoirs au Neubourg

A partir des années 1960, le fonctionnement des abattoirs fut divisé en deux entités :

  • la partie abattoirs qui resta public
  • la partie commercialisation de la viande qui devint privé.

 

 

L’école d’agriculture du Neubourg

Le lycée professionnel agricole est l’un des beaux fleurons de notre ville. Sa construction, commencée en 1970 fut terminée pour la rentrée 1972, année au cours de laquelle il fut procédé à la démolition du majestueux bâtiment en briques dont l’image évoquera certainement d’émouvants souvenirs à bon nombre de lecteurs…

Ce bâtiment était le cœur de l’Ecole pratique d’agriculture du Neubourg qui avait ouvert ses portes en 1885. Sa création avait été agréée par la Conseil Municipal au cours d’une séance tenue le 30 mai 1883 dont on trouve le compte-rendu dans les registres de la mairie.

 

 

 

La fondation de l’Ecole

Après de nombreuses démarches, l’École d’agriculture du Neubourg fut officiellement fondée par un arrêté ministériel du 7 janvier 1885. La prise en possession de l’École par l’Administration supérieure du Ministère de l’Agriculture eut lieu le 21 août 1885. Les premiers élèves entrèrent en novembre 1885.

Également en 1885 entra en fonction, au Neubourg, un jeune instituteur né à Montreuil l’Argillé en 1865 : M. E. Neuville. Il enseigna à l’école d’agriculture quarante ans (jusqu’en 1925). Son nom est étroitement lié à l’école. M. Neuville fut sénateur de l’Eure, chevalier de la Légion d’Honneur, commandeur du mérite agricole. Une rue neubourgeoise porte aujourd’hui son nom (la rue bordant le lycée, côté nord). En octobre 1897, M. Pargon était remplacé par M. Andriveau, ingénieur agricole. A la déclaration de la première guerre mondiale, l’École du Neubourg avait près de 30 ans d’existence. Elle subit les terribles conséquences de la guerre, de nombreux professeurs étant appelés au front ainsi que de nombreux anciens élèves comme en témoignait la plaque de marbre posée dans l’entrée de l’école et qui a été pieusement recueillie avant la démolition.

Après la première guerre mondiale et jusqu’en 1941, l’école fut dirigé par M. Rontaix. Au cours de la seconde guerre mondiale, l’école fut occupée par les Allemands. Ces derniers renforcèrent la construction par des poutrelles de béton (qui donnèrent bien des difficultés à la démolition). En 1941, M. Schmitt était nommé directeur. Il resta une année au Neubourg, étant remplacé par M. Richard, lequel fut à son tour remplacé par M. Yvon en 1945.

La mécanisation

En 1947, était créé en annexe de l’école, un centre de culture mécanique destiné à donner aux fils d’agriculteurs et aux ruraux intéressés par la motorisation les notions indispensables de mécanique.

 

La mécanisation au Neubourg